
Le chanvre,
un modèle de culture responsable
Le chanvre est une plante rustique, robuste, qui lui permet de s’adapter aux variations environnementales. Excellente tête de rotation, sa culture nécessite peu d’entretien et contribue à améliorer la qualité du sol et à augmenter le rendement des cultures suivantes, notamment celui des céréales. Enfin, son feuillage dense favorise la biodiversité et attire les insectes auxiliaires.
Les spécificités de la culture
Cultivé dans de nombreuses régions, le chanvre industriel s’adapte à une grande variété de sols et de climats. Semé entre avril et mai, il se développe sans nécessiter de traitement phytosanitaire. Sa récolte intervient à deux périodes distinctes, en fonction du contrat établi avec la chanvrière. Dès la mi-août, il peut être récolté en mode non battu pour produire une fibre technique nécessitant un rouissage. Alternativement, une récolte en mode battu en septembre permet d’obtenir à la fois la graine et la fibre, avec un besoin réduit en rouissage.
Le rouissage joue un rôle clé dans la qualité du défibrage et des fibres, influençant directement le produit final. Pendant une durée pouvant atteindre huit semaines, le chanvre est laissé au sol afin de favoriser le développement des micro-organismes sous l’effet alterné de la pluie et du soleil. Ces derniers dégradent les pectines qui lient les fibres entre elles, facilitant ainsi leur séparation.


La filière chanvre incarne pleinement les trois piliers du développement durable : environnemental, social et économique. Sans recours aux produits phytosanitaires, cette culture permet de diminuer l’Indice de Fréquence de Traitements (IFT) des exploitations agricoles. Les producteurs s'engagent dans des contrats avec les chanvrières, soutenant ainsi une industrie innovante et ancrée localement. De leur côté, les transformateurs veillent à limiter les distances entre les cultures et les usines, contribuant ainsi à la création d’emplois et au dynamisme économique des territoires.

Olivier SCHINTGEN, producteur pour GATICHANVRE - depuis 2017
"Ce qui me passionne dans cette culture, c'est la diversité de l'utilisation de la graine et de la paille. En quand on voit comment certains se démènent pour relancer la culture dans la région, on a envie de participer à l'aventure !"
Olivier, 45 ans, est installé sur 200 ha de grandes cultures à Vert-le-Grand, en Essonne. Depuis 2019, 60 ha ont été convertis en BIO avec implantation de chanvre, luzerne, féverole et seigle. Olivier avait déjà produit du chanvre de 2017 à 2019 en conventionnel. Depuis le rachat de GATICHANVRE par le groupe Plantes & Fruits, il en produit à nouveau, mais en BIO.

Une plante robuste
Grâce à leur diversité génétique, les plants de chanvre s’adaptent aisément aux changements de leur environnement et offrent une résistance naturelle aux ravageurs et aux maladies. Ils ne nécessitent aucun traitement phytosanitaire entre la plantation et la récolte. Leur croissance rapide limite le développement des adventices, tandis que leur enracinement profond leur confère une bonne tolérance à la sécheresse, rendant l’irrigation superflue.

Une culture simple
Le chanvre ne nécessite aucune intervention entre le semis et la récolte, ce qui permet de limiter la charge de travail pendant les périodes intenses de travaux de grandes cultures. Ses besoins en azote sont modérés, avec une moyenne de 100 unités par hectare.

Un intérêt agronomique
Le chanvre s’adapte à une grande variété de sols et constitue une solution idéale pour valoriser les terres à faible potentiel. Il laisse un sol propre et bien structuré, offrant ainsi un excellent précédent pour les cultures céréalières, dont il contribue à améliorer les rendements. Son couvert dense favorise la biodiversité, en particulier les auxiliaires de culture comme les carabes, les araignées et les coccinelles, qui jouent un rôle clé dans la régulation des ravageurs.